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Le
Québec de 1988: Une société sans projet ?
(extrait du compte-rendu no.112)
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Vivian nous
raconte que la foudre a frappé le CAPMO en 1988
lorsque Joseph
Giguère qui revenait du Pérou a affirmé
qu’au Québec, il n’y
avait pas de projet de société.
Qu’est ce qu’un projet de société sinon l’idée de
projeter sa
société...de devenir acteur…de devenir le peintre de la
peinture…de
commencer à dire que quelque chose pourrait changer?
Partant de
cette
vaste remise en question qui nous a amené à proposer un
projet de loi
sur l’élimination de la pauvreté, un projet à
contre courant comme dans
la chanson composée par Laurette, dans
un contexte où le
gouvernement
adopte des politiques qui accentuent les écarts.
En fait, au cours des dernières années, le CAPMO a fait
ses classes sur
l’avènement d’un projet de société, sur les
façons de passer de
l’utopie à la réalité. Comme on dit au CAPMO : Il
faut rêver logique!
De
cette expérience ressortent des leçons quant aux
conditions pour
faire arriver et faire atterrir l’utopie : |
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1.
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Il faut
d’abord
reconnaître ses droits
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2.
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Il faut
accepter l’idée que nous
avons tous
une responsabilité.
" Faisons-le et ça se fera! "
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3.
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Il
faut oser
commencer avec quelque chose d’imparfait. Un projet de
société ne
s’introduit pas de façon finie au départ.
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4.
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Il
faut
être capable de
devenir le laboratoire du projet qui se dess- ine (dans le partage du
pouvoir et dans les conditions de travail que l’on se donne). |
Teilhard
de Chardin
"Vous tous qui
combattez
et qui êtes encore trop séparés
pour pouvoir dès maintenant vous reconnaître
gardez chacun
la foi en la cause que vous croyez juste
Et demain, peut-être, avec surprise
Vous découvrirez que rien ne vous oppose
Et que vous pouvez vous aimer ".
Lettre
aux
Capmoïstes de 2025
Bonjour à vous!
À vous que je ne connais pas et qui lirez cette lettre dans 25
ans, je
vous dis bonjour en cette fête du premier vingt-cinquième
anniversaire
de fondation du CAPMO.
Même si nous ne nous connaissons pas, j'ai
cette
vive certitude que si vous lisez cette lettre en votre temps c'est que
le feu et la lumière allumés voilà cinquante ans
ont été gardés sous
bonne vigilance par ses membres.
Je me présente. Je suis un homme qui est au mi-temps de sa vie
sur
cette terre, vivant en tant que chrétien parmi ses sœurs et ses
frères
au carrefour d'une société marquée autant par la
richesse et la
désespérance que par la pauvreté et
l'espérance. un croyant qui vous
écrit en tant qu'observateur et non comme un spécialiste
en aucune
science ou technique.
Au CAPMO, à ce Carrefour de Pastorale en Monde Ouvrier,
il
y a
des
personnes de croyances différentes et même certaines qui
croient ne
croire en rien. Peu importe nos croyances respectives, dans le monde de
notre présent que nous vivons, deux tentations nous guettent
face à un
monde entraîné presque malgré lui dans un courant
de plus en plus
rapide d'une civilisation techno et argentée qui tend à
asservir
l'humanité et à l'enfermer dans un univers de moins en
moins ouvert à
l'Autre.
La première tentation serait de séparer la
destinée de notre croyance
de celle du monde en se retirant du monde et en espérant un
quelconque
miracle désincarné et fort improbable.
La seconde
tentation serait de
s'engager du plus profond de notre cœur dans un activisme
socio-politico-économique pour influer sur les structures dans
le sens
de notre croyance quitte à la réduire à
n'être que la meilleure des
solutions aux problèmes et à perdre le sens de la
transcendance.
Il
faut être constamment en équilibre entre le spirituel et
le terrestre.
Comme personnes croyantes notre tâche est de bâtir
l'histoire et de
témoigner de transcendance (se dépasser vers l'autre).
D'une
façon
pratique, quatre défis ou axes nous attendent:
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1.
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il
faut
être des amoureux de la personne d'abord tout en étant des
champions de
la recherche de vérité, de justice, de solidarité,
des droits et de la
dignité de la personne et de la paix. |
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2.
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un
autre défi
consiste à bien
étudier les causes que nous prenons à cœur en vue de
présenter
nos analyses et alternatives comme des
contributions aux principes d'un
mieux-être ensemble, car nous habitons une maison commune. |
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3.
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nous
engager, selon
nos moyens, mais avec toute la force de l'imagination populaire et
amoureuse, dans les actions entreprises en réponse aux
problèmes vus et
analysés. |
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4.
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Finalement,'être
et demeurer solidaires des personnes souffrant de toutes formes
d'injustice. |
Pour qu'un carrefour se tienne bien, il faut un ciment de bonne
qualité. Pour les croyantEs c'est l'espérance
gardée vivante au sein
d'une conjoncture où pessimisme et désespoir semblent
plus logiques.
Croyons que nous pouvons bâtir l'histoire autrement!
Apprenons à rêver logique avec notre cœur, (Yvette)!
Préparons aujourd'hui le monde de demain!
Marchons ensemble!
Ouvrons-nous à la rencontre de l'Autre!
Faisons-le et ça se fera.
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Bernard Mongeau
Capmoïste 6
avril 2000
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