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Numéro d'Avril 2006
La
feuille de chou Ça Roule au
CAPMO est l'occasion de connaître les
dernières nouvelles du CAPMO
ainsi que des divers enjeux de
notre
société à la source de nos actions.
La feuille de chou
est publiée à tous les mois et envoyée à
tous nos membres. Sur cette page sera présenté le dernier
numéro ou encore l'avant-dernier dépendant de la
conjoncture. Un remvoi détaillé aux numéros
précédants sera installé ici à droite
de cette page au moyen d'un menu.
Ça
Roule au
CAPMO
Pour vos agendas:
les dates-clés du 2 décembre au 9 janvier 2006
- 2 décembre
Souper du Fonds de solidarité
des groupes populaires de
Québec, au Centre
Monseigneur-Bouffard à 17h30.
10$ par personne pour
le souper et le spectacle.
- 5 décembre
5 à 7 à la Maison
Jésus-Ouvrier, animé par le CAPMO, sur le
thème:
Devenir
un agent de transformation du monde. Quels préjugés m’en
empêchent?
- 8 décembrede
9h30 à 16h,
Consultation
sur la couverture des besoins
du Collectif pour un Québec sans pauvreté,
Organisée par le CLAP
(Collectif de lutte et d’action contre la pauvreté), dans les
locaux de
ROSE du Nord, à Charlesbourg.
- 13 décembre,
en après-midi
Manifestation
pour revendiquer la pleine
indexation des prestations d’aide sociale.
Organisée par le Front commun
des personnes assistées sociales du Québec.
- 18 décembre,
de 17h à 20h
Célébration
de
Noël au CAPMO,
- 20 décembre au 2
janvier
Vacances
de la permanence du CAPMO
- 4, 5 et 6 janvier:
Session sur la Justice
Sociale
Offerte aux séminaristes par Nancy
- 9 janvier 2006:
De
retour pour de bon.
Bonnes
vacances !!!
Un mot de la permanence
Déjà le mois de
novembre, les vacances de Noël vont arriver avant même
que nous n’ayons le temps de les voir venir… et peut-être
même de les
souhaiter. Un temps qui devrait être agréable pour tout le
monde, nous
permettant de remettre nos batteries à neuf. Mais un temps dur
pour
bien des gens, qui auront à subir encore la pression de la
consommation, des familles qui ne comprennent pas ou pire, qui jugent
le manque de moyens pour fêter et offrir « comme tout
le monde ».
Le Collectif de lutte et d’action contre la pauvreté, le
collectif
régional du Collectif pour un Québec sans
pauvreté, interpellera la
population début décembre, à la veille de la
grande guignolée des
médias, pour demander qu’on donne un peu de soi en plus de
donner un
peu de sous. La lutte à la pauvreté implique
nécessairement un
changement en profondeur du mode de vie de la plupart d’entre nous.
Nous invitons les gens, y compris nous-mêmes, à faire
l’effort de
transformer notre générosité en solidarité.
Une réflexion à faire qui
ne peut qu’aboutir à une transformation concrète, ne
serait-ce que
symbolique, de notre rapport à l’argent, le nôtre et celui
des autres.
Une invitation que je nous lance à nous aussi, membres du CAPMO.
Passez tout de même un joyeux temps des fêtes!!
Nancy
L'île des naufragés
Fable qui fait comprendre le
mystère de l'argent
Par Louis Even
1.Sauvés du naufrage
Une explosion a détruit leur
bateau. Chacun s'agrippait aux premières pièces
flottantes qui lui
tombaient sous la main. Cinq ont fini par se trouver réunis sur
cette
épave, que les flots emportent à leur gré. Des
autres compagnons de
naufrage, aucune nouvelle.
Depuis des heures, de longues heures, il scrutent l'horizon: quelque
navire en voyage les apercevrait-il? Leur radeau de fortune
échouerait-il sur quelque rivage hospitalier?
Tout à coup, un cri a retenti: Terre! Terre là-bas,
voyez! Justement
dans la direction où nous poussent les vagues!
Et à mesure que se dessine, en effet, la ligne d'un rivage, les
figures
s'épanouissent.
Ils sont cinq:
François, le grand et vigoureux charpentier qui a le premier
lancé le
cri: Terre!
Paul, cultivateur; c'est lui que vous voyez en avant, à gauche,
à
genoux, une main à terre, l'autre accrochée au piquet de
l'épave;
Jacques, spécialisé dans l'élevage des animaux:
c'est l'homme au
pantalon rayé qui, les genoux à terre, regarde dans la
direction
indiquée;
Henri, l'agronome horticulteur, un peu corpulent, assis sur une valise
échappée au naufrage;
Thomas, le prospecteur minéralogiste, c'est le gaillard qui se
tient
debout en arrière, avec une main sur l'épaule du
charpentier.
2. Une île providentielle
Remettre les pieds sur une terre ferme, c'est
pour nos hommes un retour à la vie. Une fois
séchés, réchauffés, leur
premier empressement est de faire connaissance avec cette île
où ils
sont jetés loin de la civilisation. Cette île qu'ils
baptisent L'Ile
des Naufragés. Une rapide tournée comble leurs espoirs.
L'île n'est pas
un désert aride. Ils sont bien les seuls hommes à
l'habiter actuellement.
Mais d'autres ont dû y vivre avant eux, s'il faut en juger par
les
restes de troupeaux demi-sauvages qu'ils ont rencontrés ici et
là.
Jacques, l'éleveur, affirme qu'il pourra les améliorer et
en tirer un
bon rendement. Quant au sol de l'île, Paul le trouve en grande
partie
fort propice à la culture.
Henri y a découvert des arbres fruitiers, dont il espère
pouvoir tirer
grand profit. François y a remarqué surtout les belles
étendues
forestières, riches en bois de toutes sortes: ce sera un jeu
d'abattre
des arbres et de construire des abris pour la petite colonie. Quant
à
Thomas, le prospecteur, ce qui l'a intéressé, c'est la
partie la plus
rocheuse de l'île. Il y a noté plusieurs signes indiquant
un sous-sol
richement minéralisé. Malgré l'absence d'outils
perfectionnés, Thomas
se croit assez d'initiative et de débrouillardise pour
transformer le
minerai en métaux utiles. Chacun va donc pouvoir se livrer
à ses
occupations favorites pour le bien de tous. Tous sont unanimes à
louer
la Providence du dénouement relativement heureux d'une grande
tragédie.
3. Les véritables
richesses
Et voilà nos hommes à l'ouvrage. Les
maisons et des meubles sortent du travail du charpentier. Les premiers
temps, on s'est contenté de nourriture primitive. Mais
bientôt les
champs produisent et le laboureur a des récoltes.
A mesure que les saisons succèdent aux saisons, le patrimoine de
l'Ile
s'enrichit. Il s'enrichit, non pas d'or ou de papier gravé, mais
des
véritables richesses: des choses qui nourrissent, qui habillent,
qui
logent, qui répondent à des besoins. La vie n'est pas
toujours aussi
douce qu'ils souhaiteraient. Il leur manque bien des choses auxquelles
ils étaient habitués dans la civilisation. Mais leur sort
pourrait être
beaucoup plus triste. D'ailleurs, ils ont déjà connu des
temps de crise
au Canada. Ils se rappellent les privations subies, alors que des
magasins étaient trop pleins à dix pas de leur porte. Au
moins, dans
l'Ile des Naufragés, personne ne les condamne à voir
pourrir sous leurs
yeux des choses dont ils ont besoin. Puis les taxes sont inconnues. Les
ventes par le shérif ne sont pas à craindre. Si le
travail est dur
parfois, au moins on a le droit de jouir des fruits du travail. Somme
toute, on exploite l'île en bénissant Dieu,
espérant qu'un jour on
pourra retrouver les parents et les amis, avec deux grands biens
conservés: la vie et la santé.
4. Un inconvénient majeur
Nos hommes se
réunissent souvent pour causer de leurs affaires. Dans le
système
économique très simplifié qu'ils pratiquent, une
chose les taquine de
plus en plus: ils n'ont aucune espèce de monnaie. Le troc,
l'échange
direct de produits contre produits, a ses inconvénients. Les
produits à
échanger ne sont pas toujours en face l'un de l'autre en
même temps.
Ainsi, du bois livré au cultivateur en hiver ne pourra
être remboursé
en légumes que dans six mois. Parfois aussi, c'est un gros
article
livré d'un coup par un des hommes, et il voudrait en retour
différentes
petites choses produites par plusieurs des autres hommes, à des
époques
différentes. Tout cela complique les affaires. S'il y avait de
l'argent
dans la circulation, chacun vendrait ses produits aux autres pour de
l'argent. Avec l'argent reçu, il achèterait des autres
les choses qu'il
veut, quand il les veut et qu'elles sont là. Tous s'entendent
pour
reconnaître la commodité que serait un système
d'argent. Mais aucun
d'eux ne sait comment en établir un. Ils ont appris à
produire la vraie
richesse, les choses. Mais ils ne savent pas faire les signes,
l'argent. Ils ignorent comment l'argent commence, et comment le faire
commencer quand il n'y en a pas et qu'on décide ensemble d'en
avoir...
Bien des hommes instruits seraient sans doute aussi embarrassés;
tous
nos gouvernements l'ont bien été pendant dix
années avant la guerre.
Seul, l'argent manquait au pays, et le gouvernement restait
paralysé
devant ce problème.
5. Arrivée d'un
réfugié
Un soir que nos hommes,
assis sur le rivage, ressassent ce problème pour la
centième fois, ils
voient soudain approcher une chaloupe avironnée par un seul
homme. On
s'empresse d'aider le nouveau naufragé. On lui offre les
premiers soins
et on cause. Il parle français, bien que les traits de son
visage
indiquent une autre origine.
On apprend que c'est un Européen échappé lui aussi
à un naufrage et
seul survivant. Son nom: Martin Golden.
Heureux d'avoir un compagnon de plus, nos cinq hommes l'accueillent
avec chaleur et lui font visiter la colonie. -"Quoique perdus loin du
reste du monde, lui disent-ils, nous ne sommes pas trop à
plaindre. La
terre rend bien; la forêt aussi. Une seule chose nous manque:
nous
n'avons pas de monnaie pour faciliter les échanges de nos
produits."
-"Bénissez le hasard qui m'amène ici! répond
Martin. L'argent n'a pas
de mystère pour moi. Je suis un banquier, et je puis vous
installer en
peu de temps un système monétaire qui vous donnera
satisfaction." Un
banquier !... Un banquier !... Un ange venu tout droit du ciel n'aurait
pas inspiré plus de révérence. N'est-on pas
habitué, en pays civilisé,
à s'incliner devant les banquiers, qui contrôlent les
pulsations de la
finance ?
... la suite au prochain
numéro
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